Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

La cueillette

Gandalf

Poète libéré
#1
Lors de la cueillette des beaux fruits vénérés
Les bras nus, leurs poupres jupettes redressées
Deux douceurs laissent, sur leurs cuisses aérées,
Le tendre souffle de Zéphyr les caresser.

L'une vit à peine les cieux de seize automnes
L'autre, plus mûre, connut vingt tueries des roses.
Comme Ève ignorant le serpent, elles chantonnent
Et Nature semble sussurer quelque chose.

Le velours des fruits semblent celui de la chair
Les cantiques aviens, longs et langoureux
Chantent à la gloire des plaisirs amoureux ;
Écoutez ! L'on croirait ouïr geindre la mer.

Ô que les nids ont chaud, que les ombres sont rares ;
Les geais sentent l'amour qui planent sous leurs ailes
Ils entendent les cœurs, ils scrutent les regards
Frémir sur les lèvres des jolies demoiselles.

Un doux conin blanc passe dans l'herbe émeraude,
Désireux des suaves saveurs, il maraude.
Puis s'enfuit dans sa succulente antre de terre,
Que l'on nomme étrangement une rabouillère.

Amusées, éprises de langueurs océanes
Elles s'envoient en déclarations tacites,
Dans le faste flux de leurs regards diaphanes,
L'impetuosité de leurs soifs illicites.

Ô que ce jeu est tendre, nous tous le savons ;
Ce ballet visuel est l'éthéré berceau
De l'amour ingénu dont, pensifs, nous rêvons
Quand nous envoûtent les chants d'un petit ruisseau.

Les lascives se plaisent à suivre des yeux
L'ombre sinueuse des collines charnelles,
Que peignent sur elles Hélios et ses cieux,
Faisant, de cet instant, un délice éternel.

Chaque doux regard, dont leurs joues se voient rosir
Éveillent de forts brasiers à fleurs de désir.
Elles le savaient, un regard ne trompe pas,
Que leur amour, timidement, suivait leurs pas.

Gandalf.